vendredi 2 novembre 2012

Les filles, agentes de changement


Si nous avions, ne serait-ce que l’espace d’un instant, cru que les filles étaient respectées et jouissaient d’un traitement égal, une horrible nouvelle communiquée le mois dernier nous a brutalement et totalement détrompés. Malala Yousafzai, une jeune Pakistanaise de 14 ans, a été attaquée et grièvement blessée par balle par les talibans pour la simple raison qu’elle allait à l’école. L’exemple est certes extrême, mais il témoigne du fait que d’innombrables filles, partout dans le monde, ne jouissent pas des droits humains pourtant les plus fondamentaux.

Les Nations unies ont déclaré le 11 octobre 2012 la première Journée internationale des filles, au terme d’une campagne internationale menée par le Canada. L’exemple de Malala Yousafzai démontre, comme bien d’autres, l’importance d’une journée vouée aux filles. Dans de nombreux pays, le chemin vers l’éducation et un revenu suffisant est semé de graves embûches, sous la forme du mariage forcé et en bas âge, de la violence sexuelle et de l’extrême pauvreté. Cette journée contribue non seulement à braquer les projecteurs sur la discrimination à l’égard des filles, mais aussi sur le travail extraordinaire et inspirant qu’accomplissent des femmes et des filles pour changer leurs communautés et leur monde.

Nous avons ici l’occasion de transformer notre outrage collectif à l’endroit du sort réservé à Malala en appel à l’action; et nous devons la saisir. Nous pouvons appuyer et promouvoir le travail des femmes et des filles extrêmement courageuses qui montent au front. Et nous pouvons décider d’investir dans les femmes et les filles, qui sont des agentes de changement. 

Chez Carrefour, nous misons sur les femmes et sur les filles. Nous investissons dans des idées prometteuses, en offrant à nos partenaires le soutien nécessaire pour élaborer des programmes, les mettre à l’essai, les implanter et échanger ensuite leurs apprentissages avec d’autres. En témoigne l’exceptionnel programme des clubs d’autonomisation des filles lancé en 2008 par le partenaire de longue date de Carrefour, le Swaziland Action Group Against Abuse (SWAGAA). Ce programme offre maintenant à 400 Swazies d’âge scolaire un lieu sûr où parler des abus dont elles sont victimes. Elles y reçoivent du counselling, font l’apprentissage de leurs droits, découvrent les modes de transmission du VIH et prennent part à des discussions sur la violence sexuelle et les abus. Elles y développent aussi leurs habiletés de leadership. Les résultats préliminaires du programme sont prometteurs. De plus en plus de filles sont enclines à parler des abus dont elles sont victimes et à demander de l’aide. D’après les enseignants, dès la première année du programme, le taux de grossesse chez les adolescentes avait chuté de moitié, tandis que la fréquentation et le rendement scolaires des membres du club avaient grandement progressé. Il est à souhaiter que ce programme puisse poursuivre l’autonomisation des filles au fil des ans, de sorte qu’elles soient mieux outillées pour faire valoir leurs droits et devenir les chefs de file de demain.

Carrefour a la grande chance de bénéficier du soutien et du leadership de Cebile Manzini-Henwood, directrice générale du SWAGAA, au sein de son conseil d’administration. L’un des plus beaux côtés de mon travail est de rencontrer des femmes extraordinaires et de collaborer avec elles. Cebile a un parcours professionnel très riche et de nombreuses réalisations à son actif, mais elle est avant tout une féministe, une survivante et une activiste, passionnée des droits des femmes et de la vie. Elle croit que nous avons tous une mission dans la vie et que notre vie ne prend tout son sens que le jour où nous entreprenons la réalisation de ce but ultime. Pour de plus amples renseignements sur Cebile, le SWAGAA et notre travail d’autonomisation des filles, écoutez le balado au lien suivant: http://www.cintl.org/podcast/world-class-broadcasters-raise-for-girls (en anglais).

Pour en savoir plus sur l’importance de la Journée internationale des filles décrétée par l’ONU et les programmes d’autonomisation des filles du SWAGAA, lisez le billet de Karen publié dans le Vancouver Sun du 10 octobre 2012. L’article a aussi paru dans le Saskatchewan Star Phoenix le jour suivant : http://www.vancouversun.com/news/Smart+investments+protect+rights+girls+change+world/7369946/story.html#ixzz2AiCXuJoR