Si nous avions, ne serait-ce que
l’espace d’un instant, cru que les filles étaient respectées et jouissaient d’un
traitement égal, une horrible nouvelle communiquée le mois dernier nous a brutalement
et totalement détrompés. Malala Yousafzai, une jeune Pakistanaise de 14 ans,
a été attaquée et grièvement blessée par balle par les talibans pour la simple
raison qu’elle allait à l’école. L’exemple est certes extrême, mais il témoigne
du fait que d’innombrables filles, partout dans le monde, ne jouissent pas des
droits humains pourtant les plus fondamentaux.
Les Nations unies ont déclaré le 11 octobre 2012
la première Journée internationale des filles, au terme d’une campagne
internationale menée par le Canada. L’exemple de Malala Yousafzai
démontre, comme bien d’autres, l’importance d’une journée vouée aux filles.
Dans de nombreux pays, le chemin vers l’éducation et un revenu suffisant est
semé de graves embûches, sous la forme du mariage forcé et en bas âge, de la
violence sexuelle et de l’extrême pauvreté. Cette journée contribue non
seulement à braquer les projecteurs sur la discrimination à l’égard des filles,
mais aussi sur le travail extraordinaire et inspirant qu’accomplissent des
femmes et des filles pour changer leurs communautés et leur monde.
Nous avons ici l’occasion de
transformer notre outrage collectif à l’endroit du sort réservé à Malala en
appel à l’action; et nous devons la saisir. Nous pouvons appuyer et promouvoir
le travail des femmes et des filles extrêmement courageuses qui montent au
front. Et nous pouvons décider d’investir dans les femmes et les filles, qui
sont des agentes de changement.
Chez Carrefour, nous misons sur les femmes et sur les
filles. Nous investissons dans des idées prometteuses, en offrant à nos
partenaires le soutien nécessaire pour élaborer des programmes, les mettre à
l’essai, les implanter et échanger ensuite leurs apprentissages avec d’autres.
En témoigne l’exceptionnel programme des clubs d’autonomisation des filles
lancé en 2008 par le partenaire de longue date de Carrefour, le Swaziland
Action Group Against Abuse (SWAGAA). Ce programme offre maintenant à 400 Swazies d’âge
scolaire un lieu sûr où parler des abus dont elles sont victimes. Elles y
reçoivent du counselling, font l’apprentissage de leurs droits, découvrent les
modes de transmission du VIH et prennent part à des discussions sur la violence
sexuelle et les abus. Elles y développent aussi leurs habiletés de leadership. Les
résultats préliminaires du programme sont prometteurs. De plus en plus de
filles sont enclines à parler des abus dont elles sont victimes et à demander
de l’aide. D’après les enseignants, dès la première année du programme, le taux
de grossesse chez les adolescentes avait chuté de moitié, tandis que la
fréquentation et le rendement scolaires des membres du club avaient grandement
progressé. Il est à souhaiter que ce programme puisse poursuivre
l’autonomisation des filles au fil des ans, de sorte qu’elles soient mieux
outillées pour faire valoir leurs droits et devenir les chefs de file de
demain.
Carrefour a la grande chance de bénéficier du soutien
et du leadership de Cebile Manzini-Henwood, directrice générale du SWAGAA, au
sein de son conseil d’administration. L’un des plus beaux côtés de mon travail est
de rencontrer des femmes extraordinaires et de collaborer avec elles. Cebile a
un parcours professionnel très riche et de nombreuses réalisations à son actif,
mais elle est avant tout une féministe, une survivante et une activiste,
passionnée des droits des femmes et de la vie. Elle croit que nous avons tous
une mission dans la vie et que notre vie ne prend tout son sens que le jour où
nous entreprenons la réalisation de ce but ultime. Pour de plus amples
renseignements sur Cebile,
le SWAGAA et notre travail d’autonomisation des filles, écoutez le balado au lien suivant: http://www.cintl.org/podcast/world-class-broadcasters-raise-for-girls (en anglais).
Pour en
savoir plus sur l’importance de la Journée internationale des filles décrétée
par l’ONU et les programmes d’autonomisation des filles du SWAGAA, lisez le
billet de Karen publié dans le Vancouver Sun du
10 octobre 2012. L’article a aussi paru dans le Saskatchewan Star Phoenix le jour suivant :
http://www.vancouversun.com/news/Smart+investments+protect+rights+girls+change+world/7369946/story.html#ixzz2AiCXuJoR